lundi 29 avril 2013

Palenque

La jungle, ah, la jungle.



Apres notre séjour dans la selva Equatorienne, nous avions gardé un souvenir magique et envoutant de ces forêts tropicales. C’est donc avec une certaine excitation que nous avons débarqué à Palenque, après 8h de bus pas triste. La ville de Palenque s’est construit récemment profitant de l’essor touristique de la région dû en grande partie au site Maya du même nom, celui-ci est à environs 1h de transport de la ville. Nous avions décidé de loger au site El Panchan, situé non loin des ruines, en pleine jungle. Cet ensemble de « cabanas » compte un restaurant et plein de petits hôtels-cabanes, il fut développé au départ par les archéologues comme camp de base et est aujourd’hui un vrai rendez-vous de routards.

 


A peine arrivé nous avons été accueilli par le cri des singes hurleurs, une sorte de hurlement guttural très impressionnant, l’ambiance est posée ! Nous logeons dans une cabane en dur en plein milieu de la forêt, une vrai bonne surprise, douche chaude et lit super confort, certainement l’un des meilleurs logements du séjour ! Moustiquaires aux fenêtres, nous avons passé une partie de la nuit à tendre l’oreille et à écouter attentivement vivre la forêt, un grand moment ! A peine attablé au restaurant, nous oublions le long trajet de la journée et, sourire aux lèvres, goutons à la douceur des nuits tropicales. Les bruits sont incroyables, nous mangeons sous un gigantesque toit de paille, tout est ouvert, un petit ruisseau ondule à nos côtés, après toutes ces villes, nous avons l’impression que les vrais vacances commencent ! Le bien être que nous avions ressenti en Equateur ressurgit, c’est évident, nous aimons la jungle (à ma plus grande surprise, quand on connait mon amour pour les insectes !!) !!!


Nous partons tôt pour le site de Palenque, la chaleur du matin est douce et le campement se repose de la fête de la veille. C’est sans aucun doute notre coup de cœur du séjour ! Quelle merveille ! L’architecture est une variante occidentale du style maya et le site s’étale sur 2.5km2. On estime cependant que seulement 10% du site aurait été découvert et que le reste est toujours enfoui dans la jungle environnante.

Le plus beau!

Découvert au XVI siècle et redécouvert au XVIII siècle, le site fut inscrit en 1987 an patrimoine mondiale de l’UNESCO, il justifie presque à lui seul un voyage au Mexique ! Nous nous sentons explorateurs, Indiana Jones n’a qu’à bien se tenir !!!


Apres 3h sur le site, nous partons en camionnette à la découverte de la campagne et de la jungle environnante.


La chaleur est moite, étouffante, nous croisons de nombreux villages de fortune, la mendicité est omniprésente, le Chiapas oscille entre grandeur et détresse. Nous faisons un premier arrêt à la cascade de Misol Ha, une belle chute d’eau de 30 mètres ! Nous sommes en pleine semaine sainte, le site est envahi de touristes, Mexicains pour la plupart, nous évitons la première « piscine » et partons marcher dans les rochers à la recherche d’une petite crique tranquille ! L’eau fraiche est un délice et la vue sur la jungle environnante incroyable !


Nous partons ensuite à la découverte d’Agua Azul, une série de cascade qui se dessert dans des vasques successives, point de rencontre de différentes rivières. La couleur turquoise de l’eau est due au lit calcaire de la rivière Yax-Há. Si le site est magnifique, nous l’avons découvert empli de touristes, de tentes, de boutiques, relativement sale et avons marché longuement avant de trouver une petite crique préservée. Nous restons donc un peu déçus de l’endroit qui ressemblait plus aux plages de la côte d’Azur au mois d’Aout qu’à la rivière sauvage que nous pensions découvrir. Le site perd un peu de sa grandeur.



Nous partons le soir même pour la côte caraïbe, dernier étape de notre séjour, avec le regret de quitter si vite la jungle ! 12h de bus nous attendent, nous devions partir vers 23h mais le bus a préféré arriver aux alentours d'1h du matin. Nous en avons profité pour sympathiser avec les deux couples qui attendaient avec nous, dont un couple d'allemands que nous rencontrons régulièrement depuis Oaxaca! Après une bonne partie de rigolade, nous nous endormons dans notre bus, confort moyen. L'arrivée à Merida le lendemain est très difficile pour moi. Pas d'appétit, fièvre, courbatures, nous partons à la découverte de la ville, prenons le temps de petit déjeuner à une superbe terrasse mais rien y fait, mon état s'empire. La chaleur est insupportable, il n'est que 10h du matin, nous décidons de prendre un bus à midi pour rejoindre directement notre dernière étape, Tulum. Nous avons donc peu à dire sur la belle ville coloniale de Merida, si ce n'est que les moustiques sont voraces et que la ville est la capitale du hamac!! Nous avons donc un beau spécimen pour colorer notre jardin canadien!



Centre d'art contemporain - Merida

Cathedrale - Merida


Le trajet de 5h est très difficile pour moi, Adrien gère tout à notre arrivée, je suis dans un état second et me couche à 17h en espérant ne pas avoir contracté une maladie tropicale (ah oui, quand on est très mal on s'imagine toujours un tas de possibilités idiotes!). Adri découvre donc seul le petit village de Tulum en ce premier soir, les gens se baladent à vélo, l'air est chaud et sablé, la bourgade a tous les attraits du bord de mer ! Après toutes nos pérégrinations, un peu de repos va nous faire le plus grand bien!

lundi 22 avril 2013

San Cristobal de las Casas

12h de bus.. oui mais 12h de bus de nuit, grande classe avec toilettes séparés homme/femme et machine à café ! Le siège en mousse mémoire de forme nous aura permis de passer une nuit (presque) normale ! C’est le seul bus grand luxe que nous aurons sur le séjour et ça valait le coup, du jamais vu !



C’est donc en forme que nous arrivons de bon matin à San Cristobal de las Casas, ancienne capitale de l’état du Chiapas. Nous sommes dans l’état le plus pauvre du Mexique et peut être l’un des plus beau aussi, plus de 20% de la population est d’origine indigène ici, contre 1% sur l’ensemble du Mexique. L’atmosphère est très différente de nos précédentes étapes, les touristes beaucoup plus nombreux et la mendicité incessante. Le Chiapas est le siège de l’armée Zapatiste de libération nationale, un groupe révolutionnaire politico-militaire qui lutte pour l’autonomie et les droits des communautés indigènes et des minorités. Cette organisation est devenue l’un des symbole de la lutte altermondialiste.




San Cristobal fait également partie des villages magique du Mexique et a même été élu « plus magique des villes magiques du Mexique » en 2010 ! Située à 2100 m d’altitude, c’est une ville de montagnes ou il fait très frais la nuit, nous y avons dormi comme des bébés , dans une petite auberge de jeunesse super sympa ! Elle fut l’une des premières cités espagnoles du Mexique, fondée en 1528. 

C’est une ville très cosmopolite aux forts accents révolutionnaires où se mêlent communautés indiennes très pauvres et occidentaux à la recherche d’un autre idéal. Nous y aurons rencontré de nombreux européens attiré par le vent hippie de la ville, une ambiance intéressante et parfois dérangeante. En effet, on peut se poser quelques questions lorsque l'on voit de jeunes occidentaux vendant leurs bracelets et babioles à coté des indiens, très pauvres et pieds nus, vendant eux aussi leurs bracelets, un savoir faire ancestral recopié par d'autres à la recherche d'une vie différente?


La ville colorée aux deux collines, prend une toute autre ambiance la nuit, musiciens de rues et artistes offrent un très beau spectacle, c’est une ville festive pleine de surprises. Si l’on sort des quelques rues trop touristiques du centre et que l’on se glisse dans les bars/cafés/restos/galléries d’art indépendants, on découvre une toute autre ambiance, très communautaire qui donne envie de s’y attarder plus longtemps.


Après toutes ces villes, notre besoin de nature et de paysages vierges commence à se faire très insistant, nous partons donc à la découverte du Canyon del Sumidero. Nous embarquons pour 3h de bateau à pleine vitesse dans ces gorges profondes de 500 mètres, le panorama est sublime et très impressionnant. Nous y sommes allés avec quelques réserves et avons passé l’une des meilleures journées de notre voyage ! Au programme, éclaboussures, crocodiles, oiseaux en tout genre, grottes et compagnie !


Au retour nous nous arrêtons a un petit village ou nos pas nous ferons dégustés un fabuleux plat, une sorte de bœuf en sauce cuit très, très, longtemps. Au milieu du marché central, une dame nous interpelle « venez voir mes plats », elle nous montre toutes ses spécialités, les mexicains attablés autour de la cuisine nous font des sourires encourageants, quel délice , un vrai bon moment !! Nous passons du temps à flâner dans les rues, déguster des mangues, découvrir des cloitres et autres patios.


Petit intermède culinaire et santé, si notre première semaine s’est passé sans encombre, nous avons mangé partout, de tout, il semblerait que nos systèmes digestifs aient eu plus de mal par la suite ! Rien de grave à déclarer comme en Équateur mais de constants petits problèmes qui ont tendance à peser sur la durée ! Nos amis Ruth et Marty nous avaient dit qu’ils avaient été malades de nombreuses fois durant leurs trois mois mexicains cette année, un ami canadien ayant habité 2 ans au Mexique nous confiait l’autre jour qu’il lui a fallu au moins 4 mois pour habituer son corps et pouvoir manger sans soucis. Bon à savoir !



Nous terminons notre journée par une ballade dans San Cristobal au coucher du soleil, nous gravissons l’une des deux collines de la ville ou est juchée une petite église, délicieux chocolat chaud en main, chuutttt…la messe du vendredi saint vient de commencer, quelques bribes d’encens nous parviennent, l’endroit est bondé, nous restons un moment sur les marches à observer la ville se réveiller. Nous partons le lendemain matin pour la jungle du Chiapas !




A noter, la panoplie des parfaits touristes: Les lunettes Tom Cruise, le chapeau super costaud, la barbe de quelques semaines, le collier en ambre du Chiapas, la delicieuse mangue et les coups de soleil sur le nez!

jeudi 18 avril 2013

Oaxaca et les vallees centrales


Apres cinq belles journées à Mexico, nous reprenons nos sacs à dos, notre aventure à deux commence et se continue plus au sud dans l’état d’Oaxaca. 7h de bus, quelques volcans, une forêt de cactus, deux films policiers et une comédie romantique plus tard, nous arrivons dans la moiteur des nuits d’Oaxaca.


Sur la route...


Il est 21h, 30 degrés au compteur, nous grimpons dans un taxi et mettrons plus d’une heure à faire les quelques kilomètres qui nous séparent de notre auberge de jeunesse. La faute à qui ? A la course des 10km de la fête du printemps !! La chaleur en journée étant intenable, les courses à pied se font en soirée, pourquoi pas ! Nous arrivons en pleine semaine sainte, les célébrations battent leur plein et les voitures attendent tranquillement une percée entre deux coureurs ! Du jamais vu ! Notre petite auberge a été une des bonnes surprises du séjour, conseillée par Marty, les petits déjeuners dans le patio intérieur et les routards très sympas y sont pour beaucoup !

Notre auberge

La ville est classée au patrimoine mondial de l’Unesco et fait partie des « villages magiques », un peu comme les plus beaux villages de France, le gouvernement mexicain investit dans la restauration de ces villes emblématiques. Oaxaca est situé à 1500 m d’altitude et est un véritable joyau d’architecture coloniale, nous avons pu visiter quelques hôtels luxueux ayant investi d’anciennes maisons coloniales a patios multiples, magnifique ! Très vivante, berceau de la civilisation Zapotèque, Oaxaca est considérée comme la capitale culinaire du Mexique et est réputée pour son foisonnement culturel et artistique (dont ses poteries !). Les communautés indiennes alentours sont très nombreuses et luttent pour la défense de leur droit, la politique n’est jamais très éloignée de la vie culturelle.


C’est un véritable plaisir de se balader dans ses rues colorées, ses marchés bruyants (ou l’on peut déguster des sauterelles grillées, mais nous avons passé notre tour sur ce coup-là !) et de croiser par hasard des centres culturels, galléries d’art et théâtres. Un grand coup de cœur pour de nombreuses rénovations et architectures contemporaines !






Oaxaca est connu pour son mezcal (liqueur d’agave !) et est aussi la capitale du chocolat, d’où sa spécialité, le mole negro (sauce salé-sucré au chocolat) ! Selon la légende, le dieu serpent à plumes est descendu sur terre en prenant la forme humaine et s’est transformé en cacaoyer pour faire cadeau de son fruit aux ancêtres ! La culture du cacao remonte a -1500 av JC mais a été développé par les dominicains, ceux-ci ont en effet instauré la tradition du chocolat quotidien pour des raisons médicales , les petits malins!




Ils ont également construit l’église Santo Domingo au XVI siècle qui se dresse au centre de la ville et est un bel exemple d’architecture coloniale. L’ancien couvent accolé a l’église abrite maintenant le musée d’histoire d’Oaxaca, une fabuleuse rénovation où l’on a passé des heures. Les vues sur le jardin botanique et sa fameuse collection de cactus et les montagnes environnantes sont impressionnantes.





Non loin de la ville se dresse le site archéologique de Monte Alban, une petite merveille ou il fait très (x1000) chaud et où l’on court d’arbre en arbre à la recherche de l'ombre! De nombreuses civilisations s’y sont succédées, les Olmèques (-500 av JC), puis les zapotèques (200 -600 ap JC) durant laquelle la ville connaitra son apogée, laissant un véritable trésor. Dressé au sommet d’une montagne, les panoramas sont impressionnants, tout comme la taille des marche d’escalier !




Afin de visiter les vallées centrales, nous avons décidé de nous rendre au site d’Hierve el agua. Comme nous n’aimons pas trop les circuits organisés, nous décidons de nous y rendre par nos propres moyens… un bus relie toutes les deux heures la ville d’Oaxaca au petit village de Mitla, situé non loin du site. Nous n’avons pas été déçus du voyage ! Le bus est arrivé tranquillement avec 1h de retard, nous en avons profité pour faire la connaissance du seul touriste du coin, Jean- Baptiste qui faisait le même voyage que nous mais en sens inverse. Notre cher bus était quelque peu décrépi, montagnes russes au programme, et notre chauffeur amoureux. Nous avons donc récupéré sa petite amie au passage, qui l’a bien diverti pendant les quelques 2h30 de trajet…ah oui, il a fallu s’arrêter à la pharmacie, chercher de l’essence, descendre mr intel au croisement du grand cactus, ect, ect…on parle quand même d’un bus plein à craquer, une quarantaine de personnes, hein, pas d’une camionnette ! Le bus à aussi quelque peu chauffé, mais même avec une roue à plat nous sommes arrivés à destination ! A Mitla, un petit papy nous a proposé de grimper dans le coffre de sa camionnette pour faire les quelques 40 minutes de pistes nécessaire pour relier le site, pas triste ! Au milieu du trajet, il nous a installé « une ligne de vie », un câble pour nous agripper parce que « ca va un peu secouer », ah bon ?




Hierve el agua consiste en deux cascades pétrifiées composées de carbonate de calcium, formées depuis des milliers d’années. La plus grande mesure 30m de hauteur ! L’eau des sources remonte à la surface à travers les fissures de la roche et dépose progressivement une couche de minéraux, elle est aux alentours de 25 degrés ! Ces eaux sont réputées pour leurs propriétés thermales et des petits bassins, naturels et aménagés permettent de se baigner. Nous n’y auront trempé que les petons et avons préféré randonner autours des cascades, parmi les cactus et les fleurs d’agaves. La vue sur les montagnes alentours est époustouflante !

  


En bref, Oaxaca nous a captivé , et les enfants qui jouent avec leur droles de ballons sur les places aussi!!