samedi 3 mai 2014

San Juan Island



"(...)Le voyage à vélo n'est pas une succession de sites touristiques exhibés comme des trophées. La satisfaction qu'il procure est ailleurs. Un bivouac près d'une rivière, un coucher de soleil dans une vallée, un bras levé dépassant d'un camion : voilà les humbles joies dans lesquelles le cyclonomade trouve son contentement. Les hauts lieux culturels en deviennent secondaires ; la route est à elle seule une attraction, nourissant de mille détails atypiques la curiosité de celui qui y prête attention. La bicyclette permet l'exploration du monde à vitesse humaine, ni trop lente pour qu'on se lasse, ni trop rapide pour qu'on soit frustré. Elle offre le compromis idéal entre progression et découverte.(...)"
Julien Leblay
Le Tao du vélo - Petites méditations cyclopédiques





Les cerisiers ont fleuris, l'air s'est réchauffé, le printemps est arrivé et avec lui les envies d'escapade à deux. Nous aimons les voyages à vélo et rêvons d'un tandem pour parcourir le monde à deux, trois, quatre, cinq...ahah, l'avenir nous le dira. Nos amis belges Fix & Ida ont réalisé ce rêve il y a quelques années et ont parcouru le monde avec leur fidèle destrier, ils attendent un heureux évènement et nous ont offert d'emprunter leur tandem aussi souvent que nous le souhaitions! Si gentils! 

Avoir un tandem, c'est mieux qu'un chien pour engager les discussions! Nous nous sommes fait de nombreux copains le long du chemin! Notre destination, l'archipel des San Juan Island au nord des États Unis connu entre autre pour sa forte activité d'orques en été et ses pentes douces pour les cyclistes! Les routes sont étroites, sinueuses dansant entre les fermes, les champs de lavande, les lamas et les brebis. L'archipel compte près de 400 iles et ilots donc quatre sont accessibles par de petits ferry. Un ferry seulement relie l'ile de Vancouver à celle de San Juan en cette saison! 



Le ferry entre dans l'archipel des San Juan Island

Depuis chez nous il faut descendre au sud de Vancouver, traverser les villes de Richmond et Delta, prendre un premier ferry jusqu'à Sidney sur l'ile de Vancouver, rejoindre un second petit port au sud de la ville et enfin prendre un second ferry pour les San Juan. Un beau parcourt qui nous aura permit d'explorer à vélo des endroits autour de Vancouver ou nous n'allons jamais! Pour la petite histoire, le second ferry partant à midi, nous sommes partis de chez nous à 5h du matin sous un joli ciel étoilé! 3h30 de vélo plus tard, un lever de soleil, quelques barres de céréales et de longues discussions animées nous arrivions à l'embarquement du premier ferry!








Tantôt sombre forêt de sapins, clair d'arbres caducs ou lande bretonne, la côte se déguste sans modération, ventée et pentue. Cette île est le berceau d'une drôle d'histoire de guerre sans combat ou la seule victime fut un cochon...

L'ile de San Juan island fut pendant de longues années le fruit d'un conflit entre l'Empire britannique et les Etats Unis, de part sa position militaire stratégique qui permettait le control  d'une large région maritime. La frontière entre le deux pays séparait l'ile en deux et des colons des deux camps vinrent s'y installer. L'ambiguité dura ainsi près de 13 ans avant qu'un malheureux cochon n'ouvre la voie à un conflit direct. Un gros cochon noir appartenant à un irlandais travaillant pour la Hudson Bay Company trouvait très à son gout les pommes de terre d'un fermier américain... ce dernier ulcéré finit par tuer le cochon! L'incident pris peu à peu de telles proportions qu'un camp militaire anglais fut installé au nord de l'ile et un américain au sud, sur odre de Londres et Washington pour garantir la paix et éviter un massacre. Plus de 12 ans après une commission international fut mise en place pour régler définitivement ces problèmes de frontières, l'ile de San Juan devint américaine. Les deux camps existent toujours et sont le témoin de l'étonnante histoire de cette petite ile.











Nous dormions dans une belle guesthouse ou du feu de camp du jardin nous observions aigles, brebis, oies sauvages et renard noir se jouer les uns des autres. De jolies rencontre, de bonnes tranches de rigolade à deux et des petits plats mijotés ou comment se sentir à la maison un peu partout. Le soir la petite bourgade à 10 min de la, Friday harbour, s'anime des chanteurs locaux. Les habitants sortent leurs habits de lumière, chantent, dansent, se retrouvent et nous accueillent chaleureusement. 






Un petit tour au marché le samedi matin pour y trouver des raviolis au saumon, admirer potiers et autres artisans de l'île et une belle surprise le dimanche de Pâques! Nous étions parti explorer la côte ouest de l'île et la petite bourgade de Roche Harbor, quelle ne fut pas notre surprise en arrivant au beau milieu de la grande chasse aux oeufs de Pâques! Des enfants partout, courant et s'émerveillant devant les oeufs peints à la main, panier en osier au bras et sourire jusqu'aux oreilles! Celui qui trouve l'oeuf en or repart avec un calin du lapin de Pâques et un cadeau, et il faut voir la fierté dans les yeux des enfants chanceux!

Terrains de pétanque de Roche Harbour!






On a perdu quelque peu la notion du temps sur notre île, profité de chaque instant, pris du temps à deux, seuls, en groupe, vu des amis de Vancouver pour un dîner. La guesthouse regorgeait de livres de voyage, une carte du monde et des Etats unis ornaient le mur de la cuisine (on a révisé tous les matins!), de vieux CD de Bob Marley trônaient sur les étagères, des masques, sculptures au mur venant des quatre coins du monde, propice a la rêverie et aux croquis. 

Voila c'était tout simple, nous avons pris le temps de vivre.






"- Mon vieux ! je suis heureux ! Tout est admirable ! Et nous glissons à travers tout sur de souples et silencieuses machines. Je les aime, ces machines. Elles ne nous portent pas bêtement. Elles ne font que prolonger nos membres et qu'épanouir notre force. Le silence de leur marche ! Ce silence fidèle ! Ce silence qui respecte toute chose.
- Moi aussi je suis heureux. Je nous trouve puissants. Où sont nos limites ? On ne sait pas. Mais elles sont certainement très loin. Je n'ai peur d'aucun instant futur. Le pire évenement, je passerai dessus, comme sur ce caillou. Mon pneu le boirait... à peine une petite secousse... Je n'ai jamais conçu, comme ce soir, la rotondité de la terre."


Jules Romains

Les copains



Pour finir en beauté, quelques clichés de notre nouveau chez nous sous le soleil. On s'y sent vraiment bien! La semaine dernière fut très ensoleillée avec des températures avoisinant les 23 degrés, un avant gout de l'été. Premier diner sur le balcon et volley ball/ barbecue sur la plage pour notre plus grand plaisir!
Grosses bises a tous.

 

Depuis notre balcon :-)


4 commentaires:

  1. un beau week end bucolique en amoureux ! cela fait du bien de temps en temps de se ressourcer ainsi. Les paysages sont un mélange de landes, prairies... qui rappellent quelquefois les iles bretonnes ou anglaises. le coucher de soleil depuis votre appart : le top !

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  2. les belles poteries sur votre piano, c'est ta création Alix ? belles dans leur forme et leur couleur !!!

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  3. Merci :-))) Oui, les progrès arrivent tout doucement en poterie avec du travail! gros bisous!

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  4. J'avais laissé filer votre blog. C'est avec gourmandise que je découvre vos photos, vos projets de tandem et de cela à deux trois, quatre, cinq, ...c'est pétillant et fait du bien. Après le récit oral de votre randonnée avec ce moyen fabuleux de proximité et de facilité de déplacement qu'offre le tandem, vous lire est très agréable.

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