samedi 16 février 2013

La main à la terre

Quand un bâtiment prend trois à cinq ans pour passer du premier trait à la première goutte de champagne, la naissance d'un bol n'en prend elle que quelques semaines. 

Les mains sur une souris, un pad, un calque...les mains dans l'argile, l'eau, l'émail. 

Quand on aime se servir de ses mains, caresser et dompter les matières, apprendre un savoir faire, travailler, travailler encore jusqu'à saisir la perfection du geste, alors l'ordinateur a ses limites!

Deuxième journée à Vancouver, nous découvrons un petit parc en bord de mer, une promenade le long de la baie...et un atelier de poterie qui semble battre au rythme des mats des voiliers. Je regarde Adri, le sourire en coin "un jour, je serais là, les mains dans la terre".

Tout arrive à qui sait attendre, Adri n'aura pas oublié et plus de deux ans plus tard, je suis assise la, la vue perdue au loin sur l'océan et les grattes ciel et les mains tentant de dompter l'argile. Tentant, c'est bien le mot! On se rend rarement compte de la difficulté de l'artisanat avant d'y avoir gouté.


Tous les matins, en prenant le thé, j'observe sous toutes les coutures nos tasses, merci Emilie & Damien. Une belle source d'inspiration. En attendant, trêve de paroles, un peu d'images des toutes premières pièces! Après un mois de cours, me voilà maintenant membre de l'atelier et avide de travail et de découvertes! 


Faire naitre quelque chose de ses mains a ce quelque chose de magique que seule la création artistique est capable d'apporter. Le résultat est pour l'instant très amateur (on ne rigole pas!!!) mais peu importe l'aventure est au bout. Je suis en train de découvrir un nouveau petit monde, ou chaque étape a son importance et sa difficulté, une part de mystère que l'on ne peut pas contrôler. Dans notre époque ou on tend à tout comprendre et tout maitriser, voici un art qui fait du bien. 


 
Nous revenons de trois jours dans l'Okanagan que nous avons l'habitude de fréquenter en été pour sa chaleur désertique, ses rochers indomptables, son lac et ses vignobles. Notre amie Sameen nous a invité à passer quelques jours dans sa maison au bord du lac, une vue splendide et ressourçante. 


Nous y avons skié à en perdre haleine dans ces montagnes ou la neige est réputée formidable, plus sèche et légère que celle de la côte. La tartiflette et le tarot ont accompagné nos soirées et c'est avec grand plaisir que nous avons découvert la campagne environnante, ou le coq chante toujours trois fois. Un petit air de promenade du dimanche, en famille dans la campagne française, une sensation très agréable.



Le soleil baigne Vancouver ces jours-ci, le beau temps après la tempête, et comme un signe en plus, pour se remettre de toutes ces émotions au travail, une première rose (Hybrid Lenten rose ou rose de carême hybride plantée l'été dernier) est apparue au jardin!

Des bises à tous!