San Francisco...
Comment écrire sur cette ville fascinante qui excite tant l'imaginaire des voyageurs et des artistes?
Ambiance posée?
Un vieux rêve devenu réalité pour nous deux en ce long week end de Pacques, embarquement immédiat pour Fog city, the City by the bay. La cerise sur le gateau est que nous y avons retrouvé Maelle et Eric, amis français expatriés depuis deux ans, rencontrés quelques années plutôt entre deux rangs de vigne en haut beaujolais.
Le soleil est brulant, le vent frais, des bribes d'espagnol arrivent à nos oreilles, l'air est chargée d'un mélange d'herbe et de poisson séché. Nos amis nous auront fait découvrir leur ville, à pied, en tandem, en bateau, ses coins touristiques, ses quartiers plus discrets, sa vie diurne et nocturne haute en couleurs.
A chaque quartier, chaque rue, on a la sensation de découvrir une nouvelle ville. Avec ses quelques 50 collines, son plan tantôt quadrillé, tantôt tortueux, la ville offre de superbes perspectives sur l'océan environnant. On s'y sent libre. Ville de tolérance et d'émancipation des minorités, symbole de la culture hippie et emblème de la cause des homosexuels, San Francisco est aussi le siège de la Silicon Valley, d'Apple, Google et Facebook. Un cocktail détonnant.
Petit village mexicain au doux nom d'Yerba buena, la ville a pris son essort avec la ruée vers l'or et sa prise de possession par les américains aux environs de 1850. L'héritage mexicain est très présent, tant dans l'architecture que dans la population et se marie de façon étonnante à la forte communauté chinoise.
Les vieux cable cars arpentent les rudes collines de la ville et les maisons semblent toujours en équilibre incertain. La ville est un festival de couleurs, de hauteurs et de senteurs. Le downtown est dense, vibrant et c’est avec surprise que nous avons aimé le MOMA de Botta. Le travail de façade et sa juxtaposition de briques, l’ensemble tout en longueur quand les bâtiments alentours rivalisent de grandeur; et toute cette verdure! Le printemps est définitivement là, il fait bon vivre en Californie!
Les plages sont immenses, les surfeurs au rendez vous et les lions de mer aussi. Au beau milieu de la ville, le Golden Gate park, 412 hectares, fut termine en 1870 et est le fruit d’une forte volonté des San Franciscain de rivaliser avec le Central Park New Yorkais. Eucalyptus, pins, cypress, plus d’un million d’arbres dans ce petit paradis urbain! Nous l’avons traversé d’est en ouest, dévalant ses pentes jusqu’à l’océan, et découvrant au passage ses musées, jardins botaniques et lacs.
L’excitation était palpable à l’approche du De young Museum d’Herzog et De Meuron, un bâtiment qui a marqué notre troisième année d’archi et qui ne nous a pas déçu! Une merveille de détails et de lumière.
C’est en fin d’apres midi samedi que nous avons approché le Golden Gate et celui-ci non plus ne déçoit pas, surtout après les bonnes côtes de la route littorale! On l’apercoit au détour d’une forêt, d’une plage, d’une route puis il se dresse face a nous de son rouge flamboyant. Tout d’elegance vêtu.
Nos vélos nous ont porté jusqu’a Sausalito, le petit St Tropez local, quel plaisir de descendre les collines, l'air est sec et sent bon l'été, ça fait du bien au moral là ou au Canada nous sommes dans la végétation humide, dense et sombre. Un ferry nous a ramené jusqu’a la ville et le soleil a bien voulu se coucher sous le pont. Superbe et venté. Au loin, Alcatraz et ses mouettes.
Nos babines n’ont pas été en reste, restaurants Mexicain, Espagnol, THE brunch du dimanche matin, Adri s’est aussi souvenu qu’il était super fort en billard et moi tout aussi nulle aux fléchettes.
Petites futilités et brèves de comptoir pour finir en
Là ou lafrançaiseparisienne arbore un trench beige, des Bensimon et un jean slim, l’americano- canadienne préfère le chignon haut, le leggings Lululemon et les Tom’s. Accessoires: Something vintage pour la première, chien kingsize et sac ramasse-crotte pour la seconde.Là ou lefrançaisparisien exhibe barbe de trois jours, petit pull coll V et fausse lunettes de vue rétro, l’americano- canadien ne sort jamais sans sa barbe de trois mois, son bonnet lâche et sa chemise a carreaux.
Accessoires: Ifone,Ipad,Itouch,I-ce-que-vous-voulez pour le premier, Ifone,Ipad,Itouch,I-ce-que-vous-voulez ET vélo à pignon fixe pour le second (on ne vous a jamais dit que c’etait plus facile de ne pas avoir de vitesses sur son vélo pour grimper les collines?).
Sur la cote ouest, on est super bio, on a tous un “veggie garden” (jardin potager), on achète tout a wall food market, le supermarché bio, on mange peu de viande, voir pas du tout et certain finissent par zapper produit laitier et oeufs. En hiver, on mange des bananes bio d’Equateur avec une belle étiquette plastique sur chaque spécimen et des tomates du Mexique.
On ne boit pas en public, on se parquent donc dans des “zoos” (hautes clôtures temporaires au milieu d’un parc) pour une bierounette pendant les festivals et l’on reste au jus de fruit lorsque l’on s’assoit en terrasse. Fumer de l’herbe n’est pas autorisé mais toléré (???), du coup l’air est souvent chargé, parce qu’on est encore un peu des hippies.
On est relax, on ne se bouscule pas et quand on croise quelqu’un qu’on connait (de l’ami à la personne croisée deux minutes) on se fait un gros hug (ou gros câlin) et on s’exclame “Niiiiiiiiiice to see youuuuu”. On aime tout le monde, ou du moins en apparence.
On a deux/ trois semaines de vacances par an mais les boites offrent cours de yoga, massages, ergothérapeute, blackberry, apéro, déjeuners et même soirées déguisées!
Mais…là ou au Canada, on est une terre d’acceuil, aux US, on manigance pour éviter l’immigration.
Sur ces bonne paroles, grosses bises a tous!